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L'EPOPE D'ASPA -HANA
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Aspa-Hana, juste après avoir offert au lecteur la sève de la vie du conte avec ses
paroles :
A la fin, en frôlant les ombres
mon homme est sorti des ténèbres.
Il a tourné les yeux vers la clarté de son âme
et y a contemplé l’univers tout entier
hurle
Et,
le silence fut.
Ah, ce moment de silence !
Ce silence qui vint s’installer !
Elle réagit, avec ce cri, à ses hommes qui, de nouveau, sont devenus des coquilles
vides, fragiles, rayables, cassables. Et ce cri n’ est autre qu’ une lamentation de
la subordination de l’ humanité, de son passage de l’ illumination intérieure à
un culte d’ adoration extérieure, à sa soumission.
Chez Aspa-Hana, la naissance est associée au feu, elle arrive en jaillissant des
profondeurs des terres de son père, des profondeurs de la montagne et le père
prend sa colère pour la sienne. Et la cendre s’ associe à la couleur du teint de
ses hommes.
Noire n'était pas sa couleur.
Elle était
d'une morne blancheur,
couleur de cendre.
Terne
comme
le teint,
les cheveux,
les sourcils,
les cils de mes hommes.
A ce stade, l'homme est la nature même, la naissance et la mort ne sont que des
mouvements muets de la nature. La cendre est la peau. Et la peau est la cendre :
il n’y a pas de « comme » dans la nature.
Dans son récit poétique, Aspa-Hana nous invite à réinventer ce premier univers
si longtemps perdu, à regarder à nouveau cet univers limpide et authentique
où l’homme ne s’était pas encore déconnecté de sa véritable nature et où l’eau,
le feu et le vent lui étaient frères.
Alova